Bella Darvi

 

 

 

 

Date de naissance     : 23 octobre 1926

Date de décès            : 17 septembre 1971

Nom                           : Bajla Wegier

 

 

 

 

ACTRICE

 

 

 

 

BIOGRAPHIE :

 

            Bella Darvi, née Bajla Wegier, voit le jour le 23 octobre 1926, à Sosnowiec en Pologne. Un an après sa naissance, la famille Wegier s’installe à Paris. Elle y passe une enfance heureuse, dans le quartier du Marais, jusqu’à l’occupation allemande. Fuyant la capitale en 1943, la jeune fille est arrêtée par la police française et incarcérée à la prison Saint-Michel à Toulouse, puis placée dans un couvent-pénitencier de la région toulousaine. Tout au long de sa courte vie, elle sera traumatisée par cette pénible expérience.

 

            De retour à Paris, devenue une très belle femme, Bajla se laisse emporter dans les folles nuits de Montparnasse et de Saint-Germain-des-Près. Elle y rencontre le riche homme d’affaires Alban Cavalade, qu’elle épouse le 7 octobre 1950. Elle fréquente assidûment la jet-set, et découvre les plaisirs pervers du jeu dans les casinos de la Côte d’Azur, de Deauville et de Biarritz.     En 1951, Bajla rencontre Darryl F. Zanuck et sa femme Virginia qui sont séduits par sa beauté et sa joie de vivre. Le couple règle les dettes de jeu que la jeune femme a accumulées suite à sa séparation d’avec Cavalade, dont elle divorce en 1952. L’année suivante, sur l’invitation des Zanuck, elle s’installe dans leur maison de Santa Monica en Californie. Des rumeurs sulfureuses circulent sur le trio. Le producteur lui offre un contrat, et elle prend le nom de Darvi en hommage à ses protecteurs (compression des deux prénoms : Darryl et Virginia).

 

            Bella Darvi apparaît pour la première fois à l’écran, et en tête de distribution, dans «Le démon des eaux troubles» (1953) aux côtés de Richard Widmark. Ensuite, elle enchaîne avec «L’égyptien» (1954) de Michael Curtiz et «Le cercle infernal» (1955) de Henry Hathaway. Les trois films remportent des succès mitigés aux Etats-Unis, et la critique est plutôt sévère avec l’actrice. Notons que ces films bénéficient de la promotion du CinémaScope lancés à grand renfort de publicité par la Twentieth Century Fox. Cependant, à la suite d’une discorde avec Virginia Zanuck, le conte de fée tourne court. Darryl et Bella quittent l’Amérique et s’installent en France. La jeune femme tourne dans «Je suis un sentimental» (1955) aux côtés d’Eddie Constantine, mais sa carrière s’essouffle rapidement.

 

            En 1955, Zanuck la quitte. Commence alors pour Bella une longue descente aux enfers. Dépressive, elle dilapide son argent dans les casinos, et boit plus que de raison. À nouveau, les dettes s’accumulent. Pour s’en acquitter, elle est contrainte d’accepter des apparitions dans des films très médiocres. Par ailleurs, elle est amenée à vendre tous ses biens, et au fond du gouffre, fait plusieurs tentatives de suicide. Nous pouvons l’apercevoir dans : «Raffles sur la ville» (1957) avec Charles Vanel, «Le gorille vous salue bien» (1958) avec Lino Ventura et «Le pain des Jules» (1960) avec Henri Vilbert.

 

            En 1968, malade et complètement ruinée, Darryl F. Zanuck lui vient en aide. Elle joue dans «Le bourgeois gentil mec» (1969) de Raoul André, puis fait une ultime et pathétique apparition dans un film vaguement érotique. Le 17 septembre 1971, épuisée et meurtrie par sa vie chaotique et les abus en tous genres, Bella Darvi se suicide au gaz dans son petit appartement monégasque. Son corps n'est découvert qu’une semaine plus tard. Nous garderons d’elle, l’image magique d’une actrice extrêmement belle, qui aurait pu être une des reines de Hollywood.

 

 

 

 

FILMOGRAPHIE :

 

1953        o             Le démon des eaux troubles ( hell and high water ) de Samuel Fuller

                                               avec Richard Widmark

·         Golden Globe du meilleur espoir féminin, USA)

1954        o             L’Egyptien ( the Egyptian ) de Michael Curtiz

                                               avec Edmund Purdom

·         Golden Globe du meilleur espoir féminin, USA)

1955        o             Le cercle infernal ( the racers / such men are dangerous ) de Henry Hathaway

                                               avec Kirk Douglas

                o             Je suis un sentimental – de John Berry

                                               avec Eddie Constantine

1956        o             Je reviendrais à Kandara – de Victor Vicas

                                               avec François Périer

1957        o             Rafles sur la ville – de Pierre Chenal

                                               avec Charles Vanel

1958        o             Le gorille vous salue bien – de Bernard Borderie

                                               avec Lino Ventura

                o             La parole est à l’épée ( Pia de’ Tolomei ) de Sergio Grieco

                                               avec Jacques Sernas

1959        o             Énigmes aux Folies-Bergères – de Jean Mitry

                                               avec Jean Tissier

                o             La donna di Ghiaccio – de Antonio Raccioppi

                                               avec Renato Baldini

1960        o             Jeux précoces ( il rossetto ) de Damiano Damiani

                                               avec Pierre Brice

                o             Le pain des Jules – de Jacques Séverac

                                               avec Henri Vilbert

1961        o             L’urlo dei bolidi – de Leo Guerrasi

                                               avec Franco Silva

1969        o             Le bourgeois gentil mec – de Raoul André

                                               avec Francis Blanche

1970        o             Les petites filles modèles – de Jean-Claude Roy

                                               avec Michèle Girardon

 

Remerciements à Angélique CHMILEWSKY

 

© Philippe PELLETIER pour Les Gens du Cinéma (mise à jour 26/12/2004)